-
Peu
Quand les vents auront tout effacé
Quand les larmes seront asséchées
La flamme de nouveau pourra briller
Celle qui a besoin de peu
Pour que l’on se sente heureux
Une main tendue Un sourire, Un regard
Seul suffit un signe pour donner espoir
Poussé au profond du sombre par courtisane
Guidé vers la lumière par l’attentionnée partisane
Quand l’une créait pour toi mille maux
L’autre pansait ceux-ci de ses mots
Guérir d’un long chemin sans odeurs ni fleurs
S’inventer mille fées pour ne pas sombrer
Découvrir sans l’avoir espéré la fée bonheur
Douceur et tendresse comme un premier baiser
Oui
Il en faut peu pour être heureux
Shaka
-
Commentaires
Tu chantes, jeune fille.
Ton père, c'est le roi.
Autour de toi tout brille,
Mais tout soupire en toi.
Pense, mais sans rien dire ;
Aimer t'est défendu ;
Doux être, ton sourire
En naissant s'est perdu.
Tu te sens épousée
Par une main qui sort
Inconnue et glacée
De cette ombre, le sort.
Ton cœur, triste et sans ailes,
Est dans ce gouffre noir
À des profondeurs telles
Que tu ne peux l'avoir.
Tu n'es qu'altesse encore,
Tu seras majesté.
Bien qu'un reflet d'aurore
Sur ton front soit resté,
Enfant chère aux armées,
Déjà nous te voyons
Dans toutes les fumées
Et dans tous les rayons.
Ton parrain est le pape ;
Vierge, il t'a dit : Ave !
Quand tu passes, on frappe
Des piques le pavé.
Comme Dieu l'on t'encense ;
Toi-même as le frisson
De la toute-puissance
Mêlée à ta chanson.
De vieux légionnaires
Te gardent, fiers, soumis ;
Et l'on voit des tonnerres
À ta porte endormis.
Autour de toi se creuse
L'éclatant sort des rois.
Tu serais plus heureuse
Fauvette dans les bois.
Victor Hugo